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Développement du médicament

Docteur Alain Jacquet

Arcachon 30 mai 2018


Définition du médicament

Substance présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives  à l’égard des maladies humaines (ou animales).


Avant de pouvoir être délivré par le pharmacien sur présentation d’une ordonnance médicale, ce médicament aura parcouru un long chemin parsemé d’embuches .Cette période du développement du médicament  dure en général une quinzaine d’années et peut coûter plusieurs centaines de millions de dollars.


La recherche médicale

Le début de la recherche permet aux chercheurs et aux chimistes  de trouver des molécules « intéressantes » c’est-à-dire pouvant être utiles dans la pratique médicale .A ce moment il convient d’analyser la littérature sur le sujet et de connaitre tous les essais qui auraient déjà pu être faits avec ce type de produit.


Sur 100 000 molécules possibles, environ 10 seront considérées comme médicament potentiel et une seule  deviendra médicament.

Lorsqu’une molécule est sélectionnée elle doit d’abord  être soumise à des tests en laboratoire (in vitro) puis des tests sur les animaux sont pratiqués.

Si le produit passe ces différentes étapes avec succès, au bout de plusieurs années, il aura alors accès aux essais thérapeutiques chez l’homme.


Les essais chez l’homme sont des études cliniques qui doivent répondre à des règles très strictes (procédures) imposées par les autorités de santé garantissant le maximum de sécurité et de fiabilité.

Une étude clinique doit avoir un objectif précis et doit permettre  de répondre à une question principale définie à l’avance. Une méthodologie stricte doit permettre d’éviter les biais (résultats erronés).

Tout protocole d’étude doit être soumis à l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments) et au CPP  (Comité de Protection des Personnes).

Lorsqu’un sujet accepte de participer  à une étude il doit signer un consentement éclairé (document qui résume l’étude  de manière simple et compréhensible).


Les études cliniques peuvent être effectuées avant la commercialisation du produit (le médicament est alors remis par le laboratoire) : études de phase 1, 2 et 3 ou après  commercialisation : études de  phase 4.


Etudes de phase 1 : pour s’assurer de la sécurité du produit.


Qui ?  Volontaires sains (non atteints de la maladie) qui peuvent être rémunérés.


Combien ? Effectifs faibles : 10 à 100 personnes.


Pourquoi ? Définir la dose maximale bien tolérée et établir la cinétique du médicament chez l’homme (distribution dans l’organisme, concentration, élimination).


Où ? En milieu médicalisé dans les centres hospitaliers : CIC (Centres d’Investigation Clinique) ou en privé : CRO (Contract Research Organization)


Etudes de phase 2 : valider l’efficacité


Qui ?  Volontaires malades atteints de la maladie à traiter


Pourquoi ?


S’assurer de la sécurité d’emploi et compléter les données de pharmacocinétique


Où ? Médecin hospitalier ou médecin de clinique le plus souvent


Etudes de phase 3


Qui ?  Patients  atteints de la maladie 


Combien ? Plusieurs centaines à plusieurs milliers de sujets


Où ? Hôpital, clinique, médecins de ville, le plus souvent faites dans plusieurs pays


Pourquoi ?  Efficacité et tolérance


Dans les 2 cas  ces études sont faites en double-aveugle (ni le médecin ni le patient ne connaissent la composition du traitement reçu, ceux-ci étant distribués au hasard)


Les résultats de ces études sont soumis aux autorités de santé en vue d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) puis une commission des prix imposera le tarif si le médicament est remboursé. Les procédures administratives durent environ 2 ans.


Après la commercialisation, des essais de phase 4 seront aussi réalisés sur de grands nombres de patients et dans les conditions réelles d’utilisation.


Ces études pourront détecter des effets indésirables  passés inaperçus  sur des effectifs plus réduits, mettre en évidence des interactions avec d’autres médicaments et  évaluer le bon usage du produit.

Ces essais ont donc un intérêt en terme de tolérance et n’ont pas que le seul intérêt commercial.