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Maladies métaboliques : hyperlipidémies, diabète de type 2

Docteur Michel LABUTTIE

Novembre 2016


Ces maladies sournoises favorisent le développement de l’athérosclérose (les plaques !) sans donner aucun symptôme. Les plaques elles-mêmes seront responsables des accidents cardio-vasculaires lorsqu’elles auront obstrué plus de 80% de la lumière d’un vaisseau.


D’où l’intérêt d’un dépistage et d’une prise en charge des sujets à risque.


Les facteurs de risque sont bien connus : outre le diabète et les hyperlipidémies, l’alimentation trop riche, la sédentarité, l’hypertension artérielle, le tabagisme, les antécédents  familiaux  et l’âge.

Quelques symptômes pourront annoncer l’accident : des douleurs thoraciques lors d’un effort, des douleurs dans les jambes lors d’une marche, une perte de vision temporaire  qui n’amènent pas toujours à consulter. Un stress émotionnel ou un effort physique violent pourront déclencher l’accident cardio vasculaire.


Le syndrome métabolique

 

La dernière définition de ce syndrome comprend 5 items : un sujet ayant 3 des 5 critères est considéré « à risque cardio-vasculaire », c’est le cas de 20 à 25% des américains !

Embonpoint abdominal : tour de taille > 80cm pour les femmes, >94cm pour les hommes

« HTA » : TA >130/85mmHg ou HTA traitée

Triglycérides > 1,7 g /l

HDL bas <0,4g /l pour les hommes, <0,5g/l pour les femmes

Glycémie>1g/l ou diabète non insulinodépendant traité

Contre ces symptômes, les règles hygiéno-diététiques : alimentation équilibrée et activité physique


Les hyperlipidémies


Définition : excès de graisses dans le sang, cholestérol, triglycérides ou les 2


Le cholestérol est surtout  synthétisé par le foie (4/5) et provient des graisses alimentaires (graisses animales, graisses industrielles modifiées). Il est utile à l’organisme pour la synthèse des hormones, de la vitamine D, pour la formation des parois de nos cellules et la fabrication de la sécrétion biliaire. N’étant pas hydrosoluble, il doit utiliser des transporteurs, des lipoprotéines.

De manière schématique, les LDL transportent le cholestérol du foie vers les tissus et en cas d’excès, le cholestérol se dépose sur les parois des vaisseaux. Les HDL amènent le cholestérol des tissus vers le foie où il est recyclé.

Les triglycérides ont aussi un rôle dans l’athérome et dépendent beaucoup de l’alimentation, en particulier des sucres rapides en excès qui sont transformés en graisses de réserve  (vestige d’une époque de famines)


Symptômes : il n’y en a pas (parfois quelques dépôts cutané appelés xanthomes)

C’est le bilan sanguin qui révèle l’anomalie


Traitement :

Objectifs : réduire le taux des graisses dans le sang  MAIS  surtout réduire le risque d’accident cardiovasculaire


Moyens :

Hygiène alimentaire : connaitre les aliments à éviter (graisses saturées et sucres) et ceux à privilégier en essayant progressivement de modifier l’alimentation  sans régime absolu toujours difficile à tenir au long cours. L’activité physique

Médicaments : statines  qui permettent une réduction des taux de cholestérol de 30% environ et surtout une réduction du risque cardio-vasculaire. Selon les scores on évalue le niveau de risque pour adapter les  doses de traitements à utiliser. Les doses de statines peuvent parfois être élevées (pour les sujets à haut risque  cardio-vasculaire quel que soit leur taux de cholestérol).




Diabète  type2


Définition :   glycémie >1,26g/l à 2 reprises

Age moyen de diagnostic : 65ans

De plus en plus fréquent, en augmentation de 5 à 6%/an


Mécanisme :

L’insuline est une hormone secrétée par le pancréas qui permet au sucre de rentrer dans les cellules ; au début de la maladie on observe une résistance à l’insuline  ce qui oblige  le pancréas à augmenter la sécrétion d’insuline. Pendant cette période les glycémies restent normales ou presque et il n’y a pas de symptômes spécifiques, ce qui laisse la maladie évoluer de manière insidieuse.

Le pancréas s’épuise, l’insuline devient insuffisante et la glycémie dépasse le seuil de 1,26g/l puis au bout de quelques dizaines d’années le pancréas est totalement épuisé et le traitement par insuline devient indispensable. Pendant  toute cette période les complications du diabète ont déjà pu s’installer au niveau des artères ( carotides, coronaires, membres inférieurs) , artérioles  (yeux), des fibres nerveuses et des reins

 

Traitement :

Règles hygiéno-diététiques +++ d’abord : activité physique, réduire l’alimentation  (limiter sans interdire) perte de poids,


Traitements médicamenteux :

Les traitements habituels : biguanides (metformine) et sulfamides utilisés en premier

Les autres médicaments : associés éventuellement pour obtenir le résultat sur la glycémie  (inhibiteur des aglucosidases)

Une nouvelle classe de médicaments agit sur une hormone régulatrice le GLP1

L’insuline lorsque le pancréas est épuisé avec risque d’hypoglycémie


Surveillance : dosage de l’HbA1c qui représente  la moyenne de l’équilibre  glucidique des 3 mois précédant le dosage  (taux à maintenir entre 6 et 6,5% chez les sujets jeunes à risque,  <7% chez les autres diabétiques)


Le sujet diabétique est à haut risque vasculaire et il convient de prendre  aussi en charge tous les facteurs de risque  vasculaire (HTA, lipides, tabac)