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Surdité, handicap social du XXI siècle

Professeur Jean Pierre BEBEAR  Bordeaux



Une population plus âgée, les bruits ambiants excessifs et l’impact des nouvelles technologies (téléphone portable, walkman…) expliquent l’augmentation de fréquence des surdités.


Entendre nous parait tellement évident, et pourtant l’audition est le fait d’un système très complexe, précis et perfectionné.

Les  cellules auditives au nombre de 15000 à la naissance vont au fil du temps diminuer (il en reste 10000 à 70ans).Cette raréfaction des cellules est définitive et d’autant plus importante que le sujet aura été exposé aux bruits. Ainsi à 65 ans il devient « normal » d’avoir des difficultés à suivre une conversation dans une ambiance bruyante.

L’onde sonore arrive par le conduit auditif externe (CAE) qui dirige ce son vers l’oreille moyenne puis l’oreille interne et enfin le cerveau.

Au fond du CAE se trouve une membrane, le tympan, qui vibre selon la puissance et la fréquence du son. Cette vibration sera transmise à la cochlée après amplification par les osselets (marteau, enclume, étrier). La cochlée, notre ordinateur auditif transforme le bruit en stimulus électrophysiologique. Et c’est le nerf cochléaire qui l’amène au niveau de l’aire auditive du cerveau.

Chaque niveau de cette fine mécanique peut être altérée et entrainer des troubles de l’audition :

La gêne auditive est un phénomène physiologique avec l’âge ; selon l’intensité de la perte auditive, la gêne sera plus ou moins importante :


La correction de ce handicap est possible grâce aux progrès réalisés dans ce domaine depuis une vingtaine d’années. Selon le type d’atteinte auditive différents types d’implants peuvent être proposés.

Avant tout, la lecture labiale (lire sur les lèvres) enseignée par les orthophonistes permet  d’améliorer la compréhension.

Les premiers implants intra auriculaires ont été utilisés dans les années 90, puis sont apparus les appareils rétro auriculaires.

Depuis 2005 des appareils intra -auriculaires discrets  sans occlusion offrent un confort auditif parfait (mais ils sont onéreux, mal remboursés et peuvent être facilement perdus).

Ces implants corrigent les surdités «habituelles».

Des implants d’oreille moyenne composés d’un ordinateur posé derrière et dans l’oreille permettent de transmettre le son au niveau de l’étrier puis de la cochlée. Leur coût est élevé  et ils ne sont pas remboursés.

Les implants cochléaires font appel à un ordinateur externe qui capte les sons les transfèrent à un ordinateur interne puis à la cochlée et au cerveau. Ces implants sont utilisés chez les enfants présentant une surdité  et leur permettent à la fois d’entendre mais aussi d’acquérir le langage.